L’Enfant qui meurt

Motif avec variations


Georges Banu

€26,00
A l’origine, une intuition : “l’enfant qui meurt” comme motif récurrent dans le théâtre du monde, d’Occident en Orient. Par-delà tout ce qu’un tel décès procure comme désarroi et deuils personnels, le motif cristallise un rapport au monde, révèle de stratégies de pouvoir, concentre les peurs d’une époque. Des Grecs aux Romains, de Shakespeare à Racine, “l’enfant qui meurt” renvoie à des comportements mythiques ou à des stratégies politiques. Au terme du XIXe siècle le motif gagne en fréquence et se retrouve constamment chez Tchekov ou Isben, Maeterlinck ou Hauptmann. Les raisons de ces décès divergent mais elles semblent toujours échapper à la volonté des humains : maladies, accidents, noyades, chutes... La mort de l’enfant frappe les personnages comme un résidu du destin tragique, aveugle et immaîtrisable, symptôme d’une crainte d’avenir, d’une menace de stérilité et d’une impossibilité de régénération. A la fin du XXe siècle, le motif fait retour mais chez Edward Bond, Sarah Kane, Frank Xaver Kroetz, Joël Pommerat, Laurent Gaudé, Wajdi Mouawad, Hanok Lévine, ce n’est plus le destin qui frappe, mais bien souvent la mère elle-même qui tue, agression délibérée contre le principe de vie. Le cinéma et les arts plastiques ne restent pas à l’écart et le motif s’y retrouve avec une égale intensité, toujours en raison du désarroi qui se généralise : égarrement sans secours, douleur sans réponse, vie sans perspective, no future. “L’enfant qui meurt”, excès qui défie la représentation.
L'auteur

Georges Banu, critique, prof. d’Études théâtr. Véronique Perruchon, docteur en Études théâtr., maître de conf. Serge Reznik, psychiatre. Marc Duvillier, docteur en Études théâtr. Pierre Delmas, doct. en médecine. Claire Lechevalier, agr. de Lettres classiques, maître de conf. en Littérature comparée. Pierre Letessier, comédien, auteur, metteur en scène. Gilles Declercq, prof. de rhétorique et dramaturgie classique. Naoko Kakizaki. Stefana Pop-Curseu, enseign. à l’université de Budapest. Catherine Treilhou-Balaudé, maître de conf., spécialiste du théâtre de Shakespeare. Jane Dziwinska, conseillère littéraire, universitaire. Nathalie Philip, comédienne, universitaire. Daniela Peslin, doct. en Arts du spectacle. Emmanuel Pernoud, prof. d’Histoire de l’art contemporain. Dany Toubiana, metteur en scène, thèse sur les théâtres d’expression française. Laurent Gaudé, romancier, dramaturge, prix Goncourt. Michel Rostain, musicien, metteur en scène d’opéra. Pascal Paul-Harang, metteur en scène d’opéra, traducteur. Marie-Christine Autant-Mathieu, dir. de recherches au CNRS, historienne du théâtre. Virginie Symaniec, doct. en Études théâtr. Armelle Talbot, doct. en Études théâtr., agr. de Lettres modernes. Carole Guidicelli, doct. en Études théâtr. Isabelle Ansart, prof. de Lettres et de Théâtre. Alexandra Von Bomhard, doctorante en Études théâtr., agr. de Lettres modernes. Jean-Pierre Ryngaert, prof. en Études théâtr. Ariane Martinez, maître de conf. en Arts du spectacle, agr. de Lettres modernes.

320 pages | ISBN : 9782355391170